jeudi 4 décembre 2014

En sortant de l'école


Cet après- midi, les écoliers ont peint des Pères Noël. Ensuite, ils ont nettoyé leurs pinceaux.

lundi 1 décembre 2014

J'aurai passé ma vie à faire signe

Jérome Serri : Ce sémaphore où vous avez trouvé refuge ne serait-il pas la réplique philosophique de la citadelle du Désert des Tartares, de Dino Buzzati, auquel vous avez consacré une très belle étude ?

 Nicolas Grimaldi :
 Il n'est pas en effet sans similitude avec la forteresse du Désert des Tartares.
Elle est loin de la cité, loin des cadets et des camarades d'enfance, loin de la famille, comme si on s'était installé à la frontière de l'huma­nité sans plus de rapports avec elle que par des témoignages intermittents.
Néanmoins, quelques similitudes topographiques ou géographiques que le sémaphore puisse avoir avec le fort Bastiani, il en est le contraire.
Car tous ces jeunes officiers qui acceptent le sacrifice des agréments de la société pour s'exposer à l'hostilité de la vie de garnison, c'est dans l'attente de ce qui viendra un jour  et ne manquera pas de justifier l'existence : on aura été utile à son pays, on l'aura rendu victorieux, et on en aura reçu la gloire.
Le sémaphore est tout le contraire.
Je ne suis ici qu'en sachant que rien ne viendra, que je n'ai rien à attendre, que je ne remporterai aucune victoire et que tout ce qui risque de m'arriver, c'est d'assister d'un peu loin à l'effondrement de ce que nous nommions la culture.
Maintenant, le sémaphore est un lieu qui convient à ce genre de vie solitaire qui est le mien, car, après tout, un sémaphore est le lieu d'où on lance des signes.
J'aurai passé ma vie à faire signe, et la falaise étant à deux mètres de l'Océan, où serais-je plus commodément placé pour envoyer tous les ans une autre bouteille à la mer ?

Lire #431/ décembre 2014-12

(Les retours à la ligne sont de mon fait , mon côté maître d'école )

Attendre un coup de vent